Lorsque je pêche avec des amis, il y en a un qui attrape systématiquement toujours moins de carpes que moi. Il pêche à la même place que moi, avec les mêmes appâts, et pourtant, il en attrape beaucoup moins que moi, à son grand dam. Suis-je en communication directe avec le Frère André? Ai-je un quelconque pouvoir magique? Est-ce que mes poches sont remplies de trèfles à quatre feuilles? Voyons ce qui nous distingue, mon ami et moi. Quand j’arrive sur un nouveau spot que j’aurai analysé au préalable avec une carte bathymétrique ou avec Navionics, j’essaie toujours de savoir à quel genre de structure j’ai affaire. À l’aide de mon sonar Deeper, si je trouve une cassure intéressante ou un haut-fond, c’est sur ces endroits précis que je vais me concentrer. Je clippe le fil sur mon moulinet pour pouvoir relancer exactement à la même distance. Ensuite, pour mesurer cette dernière de façon précise, j’enroule mon fil sur des “distance sticks”, chaque tour équivalant à 12 pi, comme une canne à carpe typique. Ceci deviendra la distance d’amorçage et la mesure de référence pour mon appât.
Lorsque je lance mon spod, encore une fois, la précision est de mise. À partir d’un point fixe comme mon rod pod, par exemple, je m’assure de toujours bien viser vers un point de repère sur la berge opposée, pour être dans le bon axe. Avec le fil clippé pour la distance choisie, je n’ai qu’à me soucier de la précision latérale.
L’appât doit préférablement, à mon avis, être présenté directement sur le tapis d’offrandes. Rien ne sert de lancer 50 pieds à côté. Si je rate mon lancer, je relance immédiatement. C’est ce qui peut faire toute la différence entre une session de 20 carpes et un capot.
Après chaque prise, il incombe de mesurer à nouveau son fil avec les “distance sticks”. Parfois, la paresse prend le dessus et on tente de relancer approximativement au même endroit sans clipper. Si ce n’est pas loin, ça peut passer, mais pour des distances de 50 m et plus, je ne le recommande pas. Il peut s’avérer utile de marquer sa ligne avec un élastique ou avec un marqueur liquide. C’est ce dernier que je préfère parce qu’il tient très bien sur le fil. Les élastiques ont trop tendance à glisser et à se déplacer. Le marqueur est particulièrement pratique quand on veut récupérer sa ligne pour changer d’appât ou rafraîchir son “packbait” sur le plomb. Il nous évite de devoir utiliser les “distance sticks” et nous économise du temps. On clippe simplement le fil avant de rembobiner.
À la carpe, il faut travailler constamment et être très méthodique. C’est un gage de succès. Il n’y a pas de bouillette miracle. Rien ne sert de prétendre qu’une marque est supérieure aux autres. Tout n’est que marketing destiné à attraper beaucoup plus de pêcheurs que de poissons. La pêche à la carpe, c’est une pêche qui requiert beaucoup de stratégie et qui dépend d’un ensemble de plusieurs facteurs; la météo, les structures, la température de l’eau, l’amorçage, la couleur des leurres et appâts, les montages, la persévérance et vous l’aurez deviné, la précision. Quand on cherche à prendre des raccourcis et qu’on ne veut pas trop sortir du confort de notre bivvy, les résultats sont proportionnels.
Bonne pêche!
Steve